Motivations

L'industrialisation de l'agriculture et la spécialisation de la sélection variétale a conduit de manière accélérée après la 2nde guerre mondiale, à une érosion de la biodiversité cultivée dans les champs : les variétés populations, de base génétique large et évolutive, sont peu à peu remplacées par des variétés fixées, stables et homogènes, de base génétique étroite (variétés lignées pures, variétés hybrides F1). La FAO estime que "depuis le début du siècle, quelque 75 pour cent de la diversité génétique des plantes cultivées ont été perdus. Dans le Tarn et ses alentours, un certain nombre de paysan(ne)s ont décidé de se réapproprier leurs semences et de sélectionner des variétés adaptées à leurs besoins. En particulier, des paysan(ne)s boulangers ou meuniers ont recherché des variétés de blés de pays adaptées à leurs pratiques (agriculture biologique, meunerie de pierre, boulange au levain...). Parce que ce travail est très difficile à réaliser tout seul, un réseau de jardiniers et d'agriculteurs s'est mis en place pour soutenir notamment les premières étapes de sauvegarde et de pré-multiplication des variétés retrouvées.

Objectifs

  • contribuer à préserver et renouveler la biodiversité cultivée par la conservation vivante (in situ) de semences paysannes dans le cadre d'échanges entre paysa(ne)s et jardinier(e)s
  • permettre aux paysan(ne)s de se concentrer sur les étapes suivantes (multiplication, expérimentation) et les aider ainsi dans leur démarche de choix et d'accès à des variétés adaptées à leurs pratiques.
  • contribuer à la sécurité des collections de semences par la multiplicité de leurs sites de culture.
  • contribuer par des actions partagées à recréer du lien entre les paysa(ne)s et les jardinier(e)s, entre les champs et les jardins
  • contribuer à la diffusion auprès du public de l'importance de la biodiversité cultivée et des semences paysannes

Principes

  • ce réseau repose à la fois sur des paysa(ne)s, des chercheurs, des artisans...et de nombreux jardinier(e)s individuel(le)s ou membres d'associations telles que les jardins familiaux, les jardins partagés...
  • il concerne la conservation des semences mais peut également répondre à des demandes de pré-multiplication ou de multiplication végétative (ex. rhizomes de houblon)
  • il repose fondamentalement sur des échanges informels (hors marché)
  • les jardinier(e)s s'engagent à restituer une partie de la récolte et à respecter les recommandations de culture pour garantir une bonne qualité

Communication interne

  • Elle repose sur des échanges réguliers entre paysa(ne)s et jardinier(e)s :
    • à l'occasion de rencontres conviviales pour les moments importants : distribution des semences, restitution (ex; battage pour les blés), visite des champs ou des jardins...
    • à l'occasion de mises à disposition de fiches d'observation avec affichage des réponses, destinées à assurer le suivi des cultures
  • Elle s'appuie sur une liste de diffusion et un site internet régulièrement actualisé mais aussi sur le courrier postal et le téléphone

Communication externe

Elle repose sur une plaquette diffusée auprès des organisations amies et à l'occasion des diverses manifestations auxquelles les semeurs et semeuses participent (Biocybèle, fête des jardins, fermes.ouvertes, débats...). Elle repose également sur le site internet et une adresse mail de contact.

Partenaires privilégiés

Réseau Semences paysannes, Semons la biodiversité, Confédération Paysanne, Nature&Progrès, ADEAR (Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural), collectifs anti-OGM

Télécharger la charte

Charte_semeurs2010.pdf