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3 rencontres programmées en cette fin d'année :

  • 29 juin avec Isabelle Goldringer
  • 1er juillet : visite de la collection Pétanielle
  • 5 juillet : invitation de l'AVEM

le vendredi 29 juin : rencontre avec Isabelle Goldringer, chercheuse à l'INRA

dsc_0304.jpg plus de 20 personnes se sont retrouvées à 15h à Brens pour rencontrer Isabelle.
parmi elles près de la moitié que nous n'avions pas encore vu dans nos réunions, ce qui est très encourageant. Après le traditionnel tour de table, Florence a présenté les objectifs et les actions de Pétanielle, en rappelant que cette association s'appuie sur le réseau informel des semeurs et semeuses. Elle a précisé notamment les divers moyens mis en place pour garder le contact avec les jardiniers nombreux et dispersés. Isabelle nous a alors exprimé sa satisfaction de rencontrer les membres de cette association qu'elle a trouvé à la fois active et très organisée !
Ensuite elle nous a présenté sommairement ses travaux sur la biodiversité, notamment sur des "populations" de blé. En s'intéressant au "rouge de Bordeaux" qui a été très cultivé par de très nombreux agriculteurs et en beaucoup de lieux différents, elle a pu suivre l'évolution de ce blé et mettre en évidence son extrême diversité. Cette culture "in situ" dans les champs des paysan(ne)s, crée spontanément de la diversité génétique alors que la conservation "ex situ" dans des banques de semence a tendance à restreindre cette diversité. Sans parler évidemment des blés commerciaux qui eux, n'ont plus de diversité du tout !
Par ailleurs, Liliane Sochacki, chercheuse à l'IUT en communication, et qui s'intéresse à la dynamique sociale qui caractérise les différents réseaux de semences paysannes (RSP, Pétanielle...), suggère qu'il pourrait y avoir un suivi effectué par un stagiaire d'une école d'agronomie de Toulouse et qui serait co-encadré par elle et Isabelle. Cette proposition est jugée très intéressante. A suivre donc...

dsc_0306.jpgSur le problème rencontré avec la carie, Isabelle rappelle que cette maladie est toujours présente mais qu'elle reste assez facilement maîtrisable. Elle a constaté qu'elle apparait souvent à l'occasion d'un changement de terroir de la semence (ce qui implique donc une vigilance particulière lors des échanges). Hélène précise alors qu'il y a 2 façons de concevoir l'aspect sanitaire : soit par une approche hygiéniste consistant à éradiquer les pathogènes, soit par une approche plus globale favorisant un équilibre entre les populations microbiennes. Parce qu'elle s'applique facilement au travers de normes industrielles mais aussi parce que le lobby des firmes phytosanitaires est très puissant, c'est la solution hygiéniste qui est retenue pas l'autorité publique. Mais ces normes industrielles sont complètement inadaptées aux petites entités et représentent une véritable menace pour elles. On peut considérer qu'aujourd'hui, les acteurs des semences paysannes, ont gagné, notamment avec l'aide de chercheurs comme Isabelle, la "bataille" de la biodiversité. Les semenciers industriels ne peuvent plus nier l'énorme contribution des semences paysannes au maintien et au renouvellement de la biodiversité cultivée. Les semences paysannes sont donc maintenant attendues sur ces aspects sanitaires comme l'attestent sans ambiguïté les réglementations nationale (loi COV de décembre 2011) et européenne (better regulation). Il serait donc important d'engager des recherches sur ces aspects à l'instar de ce qui a été fait pour les fromages au lait cru (recherche montrant l'intérêt de gérer une communauté microbienne pour prévenir les risques de développement de pathogènes plutôt que de chercher à éradiquer tous les germes).

Rencontre chaleureuse et fructueuse qui se termine un peu avant 18h.

Le dimanche 1er juillet : visite de la collection chez Jean Yves à Avignonet

dsc_0299.jpgmalgré un temps particulièrement mauvais, nous nous somme retrouvés un peu plus de 30 chez Jean Yves. Nous avons été accueilli par lui et Françoise sa compagne dans un hangar aménagé pour la circonstance avec des tables et des bancs "rustiques" réalisés avec des madriers posés sur des bottes de foin. Les bancs étaient rustiques , mais confortables ! (soigneusement recouverts de sacs de jute).
Après le café, nous partons dans les champs alors que la pluie s'arrête.
Nous passons en revue toute la collection : environ 40 variétés de blé tendre, quelques unes de blé dur, d'orge ainsi que l'incontournable et magnifique petit épeautre. Quelques uns ont versé suite a un violent orage récent. Les explications de Jean Yves et de Florence sont précises et très appréciées. Nous nous attardons sur le blé d'Anglès dont de nombreux épis ont été atteints par la carie. Les épis cariés avaient été supprimés du champs par Jean-Yves (comme nous préconisons à tous les semeurs/ses de le faire). Un spécimen conservé dans une poche plastique a permis à tous de découvrir cette maladie à la vue, et à l'odeur ...de poisson pourri !

dsc_0313.jpgAprès cette visite instructive, bien ventée mais pas pluvieuse, nous rentrons sous le hangar et partageons nos pique-niques tirés du sac.

Comme prévu, l'après-midi est consacré à la discussion.
Nous reparlons de la rencontre avec Isabelle et du projet de collaboration. Nous parlons ensuite le projet de "parc naturel urbain" de Pin Balma, pour lequel Pétanielle via le RSP a été consulté. Une réunion de travail est prévue prochainement à Toulouse pour élaborer un projet en cohérence avec nos actions et convictions.
Le problème de la carie rentre aussi dans la discussion. Il est rappelé que quelques mesures simples (un peu de bouillie bordelaise) permettent de vivre sans trop de souci avec cette maladie. En fait nous avons manqué de vigilance dans nos échanges. Nous serons donc très vigilants la prochaine fois, notamment à l'occasion du battage du 11 août. En attendant, avant ou après avoir récolté vos blés, n'oubliez pas de suivre les recommandations indiquées dans le dernier mail (observez minutieusement vos épis. Si certains grains sont un peu noirs (voir site de l'ITAB), détruisez sans hésiter les épis contaminés par la carie) et à retrouver sur samedi 11 août 2012 à Avignonet : battage des blés.
La réunion se termine vers 17h par une information concernant l'invitation des semeurs et semeuses à la rencontre organisée à Milhau par l'AVEM le 5 juillet

__un grand merci à Françoise et Jean Yves pour leur accueil
un grand merci à Françoise et Jean Yves pour avoir accueilli notre collection dans leurs champs__

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Le jeudi 5 juillet : invitation de l'AVEM (Association Vétérinaires, Eleveurs Milhavois) autour des essais sur la luzerne et le sainfoin.

dsc_0324-1.jpgRencontre également très intéressante animée par Laurent Hazard (chercheur INRA) et Estelle Gressié (ex ingénieur INRA et maintenant salariée de l'AVEM) : les luzernes et sainfoins du commerce se comportent moins bien sur ces terres un peu pauvres et arides, que les luzernes et sainfoins paysans. Sur 150 éleveurs de cette association, environ 60 sont déjà collectivement autonomes pour ces fourragères. Ils réservent une partie de leur culture pour la récolte de la semence. Toutes les semences sont mises ensuite dans un pot commun puis redistribuées à chacun pour la prochaine culture.
C'est une maison de la semence paysanne en marche

La visite se termine vers 15h après le repas... sous une pluie torrentielle !

Voir aussi l'article du Midi Libre : L'Avem veut développer les fourrages locaux